La police a retiré un permis de conduire ce mercredi à Rodange pour une vitesse excessive et un contrôle d'alcoolémie positif. L'exemple qui confirme le dernier rapport du ministère du Développement durable et des Infrastructures. Selon lui, en 2009, 53 266 points ont été retirés à 14 216 conducteurs, la majorité à cause de l'alcool et de la vitesse. Au total, 2 640 permis ont été retirés par la police et l'administration. Depuis 2002, un papier rose et douze points sont le sésame pour rouler sur les routes luxembourgeoises. «C'est une mesure législative qui, en combinaison avec la sensibilisation, l’éducation et la répression a fait ses preuves au Luxembourg. Son efficacité ne fait aucun doute» atteste Isabelle Medinger, directrice de la Sécurité Routière asbl, contactée par L’essentiel Online.
Pas tous égaux devant les points L’Allemagne est le premier pays à avoir introduit le permis à points dans l’UE, en 1974. La France en dispose d’un depuis 1992 et le Luxembourg depuis 2002. Contrairement aux deux autres pays qui proposent 12 points à ne pas perdre en totalité, l’Allemagne dispose d’un capital de zéro point et le conducteur accumule des points en cas d’infraction, jusqu’à la limite maximale de 18 points. Les stages de récupération de points sont nombreux en Europe, tandis que les modalités pour recouvrer son solde total diffèrent. Au Luxembourg comme en France, trois ans de conduite irréprochable permettent de récupérer les points. Les autres pays sont plus souples sur cet aspect, comme l’Allemagne, qui change le délai selon l’infraction. Au Grand-Duché enfin, il existe un fichier des conducteurs non nationaux.En effet, si le nombre de permis délivrés est en hausse depuis plusieurs années, l’amélioration de la sécurité grâce à l’instauration des points est encourageante. «Depuis le début des recensements en 1947, nous sommes au plus bas nombre de tués sur les routes: 32 tués pour 29 accidents mortels en 2010. En 1970, nous étions à 132 tués», confirme Marc Pannacci, directeur du Centre de Formation pour Conducteur (CFC), contacté par L’essentiel Online. Depuis 2002, la courbe est effectivement en baisse de 49%.
Douze points, c’est la somme idéale, car en cas de contraventions et de délits routiers, le compte peut vite baisser et le permis être suspendu pendant 12 mois. Le délai passe à 24 mois si le titulaire les perd pour la deuxième fois en moins de trois ans. Dans ce cas, passage facultatif au CFC de Colmar-Berg, afin de récupérer le solde de son compte. Près de 300 personnes passent chaque année une journée de formation pour récupérer 3 points, et environ 170 personnes profitent des 5 jours de stage pour récupérer la totalité des points et lever l’interdiction de circuler. «La grande majorité a déjà moins de six points quand elle passe la formation. Très souvent, c’est lorsque le compte est quasiment vide», explique Marc Pannacci.
Quand la perte d'un permis vaut la perte d'un emploi
Dans ces stages, c’est l'aspect psychologique qui est important. Une discussion confronte les conducteurs aux problèmes de la route et une partie pratique leur apprend les raisons pour lesquelles la police sanctionne les écarts de conduite. «Il faut montrer qu’une voiture à 70 km/h en ville au lieu de 30 ou 50 est mortelle. Entre 25 et 30% des accidents mortels impliquent des piétons.» Des psychologues du comportement accompagnent les conducteurs pour la journée de formation. Pour les stages de 5 jours, ils sont présents sur 4 d’entre eux. Un accompagnement nécessaire notamment pour les usagers professionnels de la route. «La valeur d’un chauffeur c’est son permis. A zéro, ça signifie la perte d’un emploi pour faute grave, et quelque fois des problèmes dans le couple, des divorces…»
Et il n’y a pas que des résidents qui passent par le CFC. Allemands, Portugais ou Français sont également présents. La police retire en effet des points sur un permis virtuel des conducteurs étrangers, ce qui peut amener à une interdiction de rouler sur le territoire. La loi prévoit également la possibilité de récupérer l’ensemble des 12 points et de lever l’interdiction de circuler pour les conducteurs qui roulent sagement trois ans, sans commettre d'erreurs. Mais le mieux reste encore de ne rien perdre en respectant les règles.
Jonathan Vaucher/L'essentiel Online
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