> Réfugiés libyens Une «catastrophe humanitaire» se profile
Wednesday, 02 March 2011 12:48

Réfugiés libyens Une «catastrophe humanitaire» se profile

Réfugiés libyens Une «catastrophe humanitaire» se profile

"Nous avons une moyenne de 10 000 personnes par jour depuis le 20 février, parfois jusqu'à 15 000 et ça augmente. Plus de 20 000 personnes attendent du côté libyen" de la frontière, a déclaré l'officier qui dirige l'opération d'accueil des réfugiés venant de Libye. Selon lui, 81 000 réfugiés sont arrivés à Ras Jedir depuis le 20 février dont 31 000 Égyptiens. "Si ça augmente, on va avoir une catastrophe humanitaire, surtout du point de vue sanitaire", a-t-il affirmé.

"L'envoi des réfugiés vers leur pays (d'origine) est très lent, surtout dans le cas des Égyptiens", a ajouté le colonel Dachraoui. Un camp militaire a été monté à 7 km du poste de Ras Jedir, d'une capacité d'accueil de 10 000 personnes, mais il est déjà arrivé à saturation, selon l'officier tunisien. Sous des tentes, mercredi, des distributions d'eau et nourriture étaient assurées notamment par le Croissant-Rouge.

«Ça fait cinq jours qu'on est là»

Des milliers de réfugiés s'entassaient aussi du côté tunisien près du poste-frontière, de part et d'autre de la route, s'abritant du soleil sous des couvertures, tandis que des centaines d'autres attendaient de pouvoir franchir la frontière. Un important groupe de réfugiés égyptiens, ayant franchi la frontière, manifestaient leur colère et leur impatience. "Où est l'ambassade égyptienne? Les Égyptiens sont bloqués là. Merci la Tunisie", criaient-ils. "Je veux rentrer chez moi au Caire mais le gouvernement égyptien n'envoie pas de bateaux ou d'avions pour nous ramener", a déclaré l'un d'eux, Hussein Abou Saddam.

Côté libyen de la frontière, un Nigérian, Okafo Tus, 38 ans, se retrouvait bloqué sans papiers d'identité: "ça fait cinq jours qu'on est là". "On travaillait (en Libye) dans le bâtiment, avec des Coréens. Ils sont partis. Les Libyens ont pris nos passeports. La population a volé nos portables et notre argent. Je suis coincé ici", a-t-il expliqué. Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la situation à la frontière tuniso-libyenne a atteint un niveau de "crise". Mardi, le HCR avait fait état du passage de 70 000 à 75 000 personnes fuyant la répression du régime libyen, depuis le 20 février. Mercredi, une porte-parole de l'organisation a lancé un nouvel appel pour que des "centaines d'avions soient affrétés" afin d'évacuer les gens.

Vidéo du HCR sur la situation à la frontière tunisio-libyenne

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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