Un nouveau décès lié à la bactérie potentiellement mortelle Eceh a été signalé mardi en Allemagne par les autorités sanitaires, portant à 16 le nombre de morts. Une femme de 87 ans, contaminée par la bactérie E.coli entero-hémorragique (Eceh), est morte mardi à Paderborn, dans le nord-ouest du pays, ont annoncé les autorités sanitaires régionales.

Cela porte à 15 le nombre de décès consécutifs à cette épidémie en Allemagne, selon un décompte effectué auprès des différentes autorités sanitaires régionales. Un hôpital suédois a annoncé mardi qu'une femme d'une cinquantaine d'années était morte après un séjour en Allemagne, le premier décès connu en dehors d'Allemagne.

Un millier de personnes contaminées

Plus d'un millier de personnes en Allemagne et en Europe ont été contaminées, selon l'institut de veille sanitaire Robert Koch. Mardi, l'institut avait recensé 373 cas de patients infectés ayant contracté des troubles rénaux sévères, appelés syndrome hémolytique et urémique (SHU), potentiellement mortels.

L'épidémie a jusqu'à présent surtout touché le nord du pays, en particulier le grand port de Hambourg. Des concombres contaminés en provenance d'Espagne sont soupçonnés d'être à l'origine de cette contamination sans précédent en Allemagne et une des pires dans le monde. Des analyses de lots suspects sont en cours en Espagne. Les résultats ne seront pas connus avant mercredi.

(L'essentiel Online/AFP)

L'agence autrichienne de la sécurité sanitaire et alimentaire a annoncé que les concombres avaient fait l'objet d'un rappel immédiat qui concerne aussi des tomates et des aubergines. Selon la même agence de tutelle en République tchèque, qui a annoncé le retrait de la vente de 120 concombres biologiques, des concombres de la même cargaison ont aussi été exportés en Hongrie et au Luxembourg. On ne faisait pas état de personnes qui seraient tombées malades dans ces pays après en avoir consommé.

Ces concombres ont transité par l'Allemagne, où au moins dix personnes ont succombé à la bactérie, selon un nouveau bilan des autorités sanitaires allemandes. Le nombre de personnes infectées a augmenté au cours du week-end, avec au moins 467 cas d'infection intestinale pour la seule ville de Hambourg (nord), dont 91 cas, plus graves, de syndrome hémolytique et urémique (SHU), a déclaré à l'agence allemande DAPD Cornelia Prüfer-Storcks, une responsable des services de santé de Hambourg. Aucun chiffre n'était disponible dans l'immédiat pour toute l'Allemagne.

Deux exploitations identifiées en Espagne

La ministre allemande de la Santé Ilse Aigner a renouvelé les recommandations faites à la population de ne pas consommer de concombres, tomates, laitue et feuilles de salades, "tant que les experts en Allemagne et en Espagne ne seront pas parvenus à identifier sans le moindre doute l'origine" de la contamination. En Suède, 36 cas d'infection par la bactérie, dont 13 SHU, ont été recensés, tandis que 11 personnes ont été contaminées au Danemark, dont cinq souffrent de SHU, selon les autorités de santé nationales.

En Grande-Bretagne, selon l'agence nationale de santé, trois cas d'infection par E.Coli, dont deux SHU, ont été constatés chez des ressortissants allemands. Frédéric Vincent, porte-parole de l'UE, a précisé dimanche que deux exploitations sous serre en Espagne avaient été identifiées comme la source de ces concombres contaminés et qu'elles avaient cessé toute activité. Des prélèvements d'eau et de terre ont été envoyés à un laboratoire, les résultats étant attendus mardi ou mercredi, selon lui.

(L'essentiel Online/AP)