
Alors que la communauté internationale tente de s'accorder sur une réponse face aux combats qui se poursuivent en Libye, Mouammar Kadhafi chercherait une issue «honorable» pour lui et ses proches. Le dirigeant libyen aurait proposé aux insurgés d'examiner les conditions de son départ assorties de garanties.
Selon deux journaux en langue arabe et la chaîne de télévision Al Jazeera, Mouammar Kadhafi aurait proposé aux insurgés une réunion du Congrès général du peuple, instance qui fait office de parlement, afin d'examiner cette proposition. Al Jazeera précise que cette main a été tendue en direction du Conseil national installé par l'opposition à Benghazi et qui représente la majorité des régions contrôlées par les rebelles dans l'Est.
Départ du pays
Les quotidiens Achark Al Aousat, installé à Londres, et al Bayan, basé aux Emirats arabes unis, citent tous deux des sources anonymes à l'appui d'informations selon lesquelles Kadhafi tente de trouver un compromis.
Une source proche du Conseil national a précisé avoir entendu parler d'une proposition suivant laquelle «Kadhafi remettrait le pouvoir au président du parlement et quitterait le pays avec une certaine somme d'argent garantie».
Des sources proches du Conseil ont informé le correspondant de la chaîne Al Jazeera à Benghazi que la demande du dirigeant libyen a été refusé par les insurgés car elle reviendrait à lui accorder une sortie «honorable» et serait perçue comme une offense aux victimes.
«Il m'a été dit que cette question de l'argent constituait un obstacle important du point de vue du Conseil», a précisé une source. Essam Gheriani, chef du service de presse du Conseil, a de son côté déclaré qu'à sa connaissance aucune offre n'avait été présentée au gouvernement parallèle.
Crise humanitaire
Cette tentative intervient au moment où les forces libyennes, engagées dans une contre-offensive dans le golfe de Syrte, ont mené des attaques aériennes contre le port pétrolier de Ras Lanouf.
La France et la Grande-Bretagne ont annoncé qu'elles tentaient d'obtenir de l'ONU une zone d'exclusion aérienne sur le territoire libyen afin d'empêcher les bombardements menés par l'armée de l'Air contre les insurgés.
Face à cette mobilisation, un fils de Kadhafi a de nouveau brandi des menaces, affirmant que son père n'avait pas encore jeté toute son armée dans la bataille et qu'un départ du dirigeant libyen déboucherait à coup sûr sur une guerre civile.
Sur le terrain, les insurgés ont repoussé ce week-end plusieurs assauts contre Zaouïah, à 50 km à l'ouest de Tripoli, où il n'est plus possible d'établir un contact direct. Sur le front Est, les forces pro-Kadhafi, après avoir reconquis dimanche la localité de Bin Djaouad, avancent vers Ras Lanouf, 60 km plus à l'est, selon plusieurs témoins.
L'essentiel Online/reuters/ats
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