> Crise en Libye L'Europe veut protéger les civils
Friday, 11 March 2011 19:12

Crise en Libye L'Europe veut protéger les civils

«La sécurité de la population (libyenne) doit être garantie par tous les moyens nécessaires», souligne la déclaration commune adoptée lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE à Bruxelles.

En conséquence, ils ont décidé d'étudier «toutes les options» possibles, dans une allusion à une éventuelle intervention militaire, mais en précisant qu'il faudrait «une nécessité démontrée, une base juridique claire et le soutien de la région». Dans ce but, un sommet tripartite doit se tenir prochainement entre l'Union européenne, l'Union africaine et la Ligue arabe, qui se réunit de son côté samedi au Caire.

Intervention si les Nations unies le souhaitent

L'Union africaine a refusé jeudi catégoriquement toute intervention militaire étrangère en Libye. Le président français Nicolas Sarkozy s'est montré lui plus précis en arrivant à la réunion de Bruxelles, assurant que son pays et la Grande-Bretagne étaient disposés à des actions «ciblées». Cela serait «à la condition expresse que les Nations unies le souhaitent, que la Ligue arabe l'accepte et que les autorités libyennes que nous souhaitons voir reconnues le désirent».

Il s'agirait d'«actions ciblées purement défensives, au seul cas où M. Kadhafi ferait usage d'armes chimiques ou de l'aviation contre des populations qui manifestent sans violence», a précisé le président français.

Peur de l'engrenage militaire

De nombreux pays européens ont toutefois refusé d'aller aussi loin ou d'être aussi spécifiques, redoutant un engrenage militaire aux conséquences incalculables. Un passage de la déclaration finale de l'UE, soutenu par Londres et Paris, qui mentionnait explicitement le soutien européen aux travaux de planification en cours au sein de l'Otan en vue d'imposer le cas échéant une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen, n'a pas été retenu.

Plusieurs capitales refusent à ce stade l'éventualité d'une telle zone, compliquée à mettre en oeuvre, à commencer par Berlin. Le compromis final européen dissimule mal des divergences profondes sur l'option militaire. La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite vendredi «fondamentalement sceptique» à son sujet à l'issue du sommet, tout en reconnaissant que la situation pourrait évoluer.

L'UE admet le CNT comme interlocuteur

Autre sujet de contentieux: la reconnaissance de l'opposition libyenne, incarnée par le Conseil national de transition (CNT). Sur ce point la France, qui a été jeudi la première à franchir ce pas, a obtenu de l'UE qu'elle admette le CNT comme un «interlocuteur politique», selon la déclaration finale du sommet.

Un premier pas, qui n'équivaut pas encore toutefois à une reconnaissance officielle. Les dirigeants européens sont aussi tombés d'accord pour demander la démission «sans délai» du colonel Kadhafi et des membres de son régime. Dans l'immédiat, l'Europe entend se concentrer sur l'aide humanitaire aux milliers de réfugiés qui quittent la Libye et sur les sanctions contre le régime. Après l'embargo sur les armes, le gel des avoirs et les privations de visa, elle envisage un gel des avoirs libyens dans le secteur pétrolier et gazier, stratégique pour le pays.

L'essentiel Online / (AFP)

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