> Graffiti Quand l’art de rue flirte avec vandalisme
Jeudi, 03 Mars 2011 11:37

Graffiti Quand l’art de rue flirte avec vandalisme

Graffiti Quand l’art de rue flirte avec vandalisme

Que ce soient des T-shirts arborés par Madonna avec des graffiti pour emblème ou le Britannique Banksy, sorti du rang des grapheurs anonymes pour devenir un artiste à l’échelle mondial, cet art des rues a fait son chemin. Et le Luxembourg n'échappe pas au phénomène.

En 2005, la police grand-ducale a enregistré 200 plaintes contre des graffiti illégaux. En 2009, ce chiffre atteignait 350. Une tendance à la hausse qui devrait être confirmée par les statistiques 2010, publiées à la fin du mois. «Le phénomène est omniprésent et récurrent, constate Vic Reuter, porte-parole de la police grand-ducale, contacté par L'essentiel Online. Les autorités engagent les communes et propriétaires de maison à signaler les graphes et les tags et à porter plainte.

«Personne ne se laisse vraiment impressionner par les interdits»

Les graffiti non-autorisés sont considérés par la loi comme des actes de vandalisme: «Dans des cas extrêmes, ces délits peuvent même conduire à des peines de prison», prévient le policier. Le porte-parole du Parquet de Luxembourg, Henri Eippers, rappelle dans ce contexte le cas de deux jeunes luxembourgeois, qui avaient tagué des wagons de la CFL. «Ils ont été condamnés à 240 heures de travaux utilitaires communs et ont dû rembourser les frais occasionnés par le nettoyage, soit 1 400 euros».

Mais pour beaucoup de jeunes grapheurs, le risque fait partie du plaisir. «Faire un graffiti, c’est sauvage, c’est braver les interdits et savourer la liberté», avoue un ancien de la scène luxembourgeoise qui tient à conserver son anonymat. «Personne ne se laisse vraiment impressionner par les interdits, ce serait un frein à la création».

Un instinct créatif qui ne connait ni risque ni limite: grimper sur un échafaudage au péril de sa vie en pleine nuit pour ne pas être découvert lorsqu’on pose sa marque sur un mur gris, cela excite les envies plutôt que de les calmer. Pourtant c’est bien la peur d’être pris qui a convaincu l’ancien grapheur de se retirer de la scène active. «Je n’ai pas envie de gâcher ma vie de famille et ma situation professionnelle en continuant».

Kerstin Smirr/L'essentiel Online

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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