
«Je considère que la situation actuelle, avec le séisme, le tsunami et les centrales nucléaires, est d'une certaine manière, la plus grave crise en 65 ans, depuis la Seconde Guerre mondiale», a déclaré le Premier ministre Naoto Kan.
Un total de plus de 34 milliards de dollars de coûts Le coût du séisme de vendredi au Japon pour les assurances pourrait atteindre 34,6 milliards de dollars, selon une estimation initiale publiée dimanche par AIR Worldwide, spécialiste de l'évaluation du risque. La société américaine évalue les dégâts infligés aux propriétés privées couvertes par les assurances entre 14,5 et 34,6 milliards de dollars mais souligne que de nombreuses observations sur le terrain sont toujours indisponibles, ce qui pourrait la conduire à affiner ultérieurement ces estimations.Il a prévenu que le pays risquait de connaître des coupures de courant à grande échelle et a en particulier exprimé sa grave préoccupation à propos de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima 1, où une explosion s'est produite samedi dans le bâtiment abritant le réacteur 1. Le réacteur 3 a connu à son tour dimanche des problèmes similaires, avec une «panne» de son système de refroidissement.
«Ne pas exclure une explosion»
Le gouvernement a prévenu qu'on ne pouvait «pas exclure qu'une explosion puisse se produire au niveau du réacteur 3 en raison d'une possible accumulation d'hydrogène». Mais le porte-parole, Yukio Edano, a assuré qu'il n'y aurait pas de problème pour le réacteur.215 000 personnes ont été évacuées dans un rayon de 20 km autour de cette centrale située à 250 km de la mégalopole de Tokyo et de ses 35 millions d'habitants.
L'accident nucléaire de samedi a été évalué au niveau 4 sur une échelle de 0 à 7 des événements nucléaires et radiologiques (Ines), contre 5 pour celui de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979 et 7 pour celui de Tchernobyl, en Ukraine en 1986. Certains experts étrangers ne cachent pas leurs inquiétudes, évoquant le risque d'un désastre de grande ampleur. Onze des cinquante réacteurs nucléaires du Japon sont arrêtés depuis le séisme, ce qui a provoqué une importante chute dans l'approvisionnement en électricité.
Le bilan s'alourdit d'heure en heure
Le dernier bilan officiel de la police nationale faisait état de 688 morts, 642 disparus et 1 570 blessés. Mais le chef de la police de la province de Miyagi a dit qu'il fallait s'attendre à ce que le bilan dépasse 10 000 morts dans cette seule région.
Le raz de marée a submergé des villes entières. Des voitures ont été projetées contre les façades des maisons, et même sur les toits, par la force de vagues déferlantes qui ont pénétré parfois jusqu'à cinq kilomètres à l'intérieur des terres.
Dans le nord-est, au moins 5,6 millions de foyers restaient privés d'électricité et un million demeuraient sans eau potable dimanche. Les pompes à essence étaient parfois à sec tandis que les achats de carburant étaient rationnés à 10 litres maximum par passage à la pompe. «J'attends depuis plus de quatre heures et je n'ai toujours pas rempli mon réservoir. J'ai pourtant vraiment besoin d'essence», se désolait Sayuri Aizawa, une retraitée de 64 ans, dont la maison a été «emportée par les flots».
(L'essentiel Online/AP)
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