Sa mort «affaiblit davantage le cœur d'Al-Qaïda, une organisation dont les capacités opérationnelles ont été sérieusement dégradées ces dernières années», a reconnu Gilles de Kerchove. Mais «l'impact d'Oussama ben Laden en tant que symbole va très probablement continuer d'inspirer des groupes affiliés et des individus pendant un certain temps, c'est pourquoi nous devons rester vigilants», a-t-il précisé.

Disant se fonder sur «les informations disponibles», M. de Kerchove juge que «les circonstances de cette opération difficile ont rendu impossible de capturer Oussama ben Laden vivant». L'opération des forces spéciales américaines est un «une nouvelle étape significative dans nos efforts collectifs pour prévenir la diffusion du terrorisme», a souligné le coordinateur antiterroriste européen.

Il promet également que «l'UE et les États-Unis, ensemble avec nos amis du monde musulman, continueront leurs efforts communs pour prévenir et lutter contre le terrorisme».

«Des représailles peuvent avoir lieu»

De son côté, en Belgique, les mesures de sécurité vont «certainement être renforcées» autour des intérêts américains en Belgique, pays qui abrite notamment le siège de l'Otan.

«Nous devons tenir compte du fait que des représailles peuvent avoir lieu dans certains pays et régions. Nous devons en tenir compte dans un pays comme le nôtre, qui héberge des institutions internationales, donc de ce côté-là, nous faisons des évaluations», a déclaré à la télévision RTBF le directeur de l'Organe national de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM), André Vandoren. «Dans un premier temps, nous allons certainement renforcer certaines mesures par rapports aux intérêts américains», a-t-il ajouté, sans donner de détails.

Un responsable belge interrogé a laissé entendre que les «patrouilles» pourraient être renforcées, notamment aux abords de l'ambassade américaine à Bruxelles, qui fait déjà l'objet d'une surveillance constante par la police belge depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Existence de cellules terroristes dormantes

Au-delà, le niveau général de la menace en Belgique ne devrait pas être réévalué, selon M. Vandoren. «Nous n'avons pas d'éléments qui nous obligent à monter le niveau de menace du niveau 2 au niveau 3», sur une échelle de 4, a-t-il dit, tout en estimant que l'existence de cellules terroristes dormantes était une «hypothèse de travail que nous ne pouvons certainement pas exclure».

Les autorités vont demander «à tous les services d'être vigilants», a-t-il ajouté. «Nous ne sommes pas au courant d'un changement (du niveau) de sécurité à l'Otan», a par ailleurs indiqué une porte-parole de l'Alliance atlantique. La sécurité a déjà été renforcée au siège de l'Otan, situé dans le nord de la capitale belge, depuis que l'alliance a pris fin mars le commandement des frappes en Libye.

(L'essentiel Online/AFP)