«Nouveau pacte» avec les banques
Cette taxe était notamment évoquée par les libéraux-démocrates. Mais les milieux économiques doutaient depuis un moment que M. Cameron s'en prenne de front à la City, alliée traditionnelle des conservateurs. Selon le Times, M. Cameron a "donné son feu vert à contrecoeur" aux bonus des banquiers, et tentera d'obtenir en contrepartie des engagements sur une hausse des prêts aux entreprises. Il essaiera aussi d'imposer une certaine modération aux banques sauvées par des fonds publics lors de la crise financière de 2008.
Interpellé par l'opposition travailliste, qui a accusé le gouvernement de "céder aux pressions des riches", le ministre des Finances George Osborne a récusé ces critiques. Il a affirmé que le gouvernement proposait aux banques un "nouveau pacte", incluant des engagements en matière de bonus et de crédit, et que si elles refusaient de s'y plier, il pourrait prendre des mesures de rétorsion, sans préciser lesquelles. La question des bonus a ressurgi avec vigueur au Royaume-Uni à l'approche de leurs versements annuels. Ils devraient atteindre cette année quelque 7 milliards de livres (8,4 milliards d'euros).
Bonus bancaires jugés indispensables
L'annonce par la presse que le directeur général de Royal Bank of Scotland (RBS), Stephen Hester, allait recevoir, à lui seul, une prime de 2,5 millions de livres (3 millions d'euros) a eu un retentissement particulier: détenue à plus de 80% par l'Etat, RBS n'a dû son salut qu'aux dizaines de milliards de livres d'argent public engloutis dans son sauvetage. Durant une audition souvent tendue devant la commission des finances de la chambre des Communes, le directeur général de Barclays s'est refusé à prendre tout engagement sur sa prochaine prime, estimée à 8 millions de livres (9,6 millions d'euros) par la presse.
Il a assuré comprendre les appels à la retenue, mais a répété que les bonus bancaires étaient indispensables pour "attirer et retenir les meilleurs talents" dans un secteur mondialisé "où on peut facilement aller travailler aux Etats-Unis, en Chine ou au Japon" si les conditions y sont plus attractives. "Aucune banque ne devrait devenir un poids pour le contribuable", a-t-il aussi assuré.
Authors: L'essentiel