cardio-vasculaires et respiratoires. Certains médicaments contre la tension peuvent altérer les mécanismes de lutte contre le froid, de même que les neuroleptiques.

Le temps froid augmente la mortalité de 28% au Portugal

Le spécialiste Jean-Louis San Marco, professeur de santé publique, s'insurge. «Tous les ans, il y a un drame hivernal et personne n'en parle. C'est habituel, donc ça devient normal». Il cite une étude réalisée dans 14 pays, selon laquelle le temps froid augmente la mortalité de 28% au Portugal, de 21% en Espagne ou en Grande-Bretagne et de seulement 10% en Finlande, où l'on ne lésine pas sur les chapkas à oreillettes, les écharpes et les gants. «Ce n'est pas l'impact du froid et son niveau qui comptent, c'est la façon culturelle dont on s'en protège», dit-il.

Privilégiez les couches de vêtements

Le b.a-ba de l'hiver, c'est de s'habiller convenablement. À un bon gros pull, il faut préférer un empilage type pelures d'oignon, la couche d'air entre chaque vêtement constituant «un excellent isolant», rappelle le Pr San Marco. Un coupe-vent est recommandé. En outre, l'être humain, qui doit maintenir sa température centrale constante, concentre son énergie sur ses organes vitaux pour les protéger du froid: les extrémités refroidissent donc plus vite et il faut les protéger particulièrement.

Une grosse écharpe

Bonnes chaussettes et chaussures sont évidemment de rigueur. Mais aussi la grosse écharpe sur la bouche qui empêche de respirer un air glacé, les gants et le bonnet ou chapeau. Les enfants, qui perdent plus vite leur chaleur, sont en général bien équipés, «mais pas les adultes ni les personnes âgées», note le Pr San Marco, qui admet cependant un mieux depuis quelques années.

L’alcool n’est pas notre ami

Quant à la bouteille de vin ou d'alcool, le coup de chaud qu'elle paraît donner est un faux ami. Comme le dit l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé), «cela peut s'avérer dangereux car l'engourdissement fait disparaître les signaux d'alerte du froid et on ne pense pas à se protéger». À la maison, «la première grande rupture dans la surmortalité hivernale, c'est dans les années 70 la généralisation du chauffage central», note le Pr San Marco. Mais attention à la surchauffe et à la déshydratation, et aux appareils de chauffage mal réglés (notamment les chauffages d'appoint), dont les émanations de monoxyde de carbone causent tous les ans des intoxications et des morts.

Faites-vous vacciner contre la grippe

Les spécialistes recommandent aussi de limiter les efforts physiques quand il fait froid, pour ne pas épuiser le cœur, déjà mis à contribution pour lutter contre le refroidissement. Et puis, comme le dit le Pr San Marco, «c'est le dernier carat pour se faire vacciner contre la grippe». La campagne de vaccination, qui vise les personnes âgées ou souffrant de certaines pathologies ainsi que le corps médical, s'achève fin janvier, mais il faut quelques semaines avant que le vaccin fasse preuve de son efficacité. Le seuil épidémique de la grippe pourrait d'ailleurs, selon les réseaux d'observation, être franchi dès cette semaine.

(L'essentiel Online/AFP)

Authors: L'essentiel

pour en savoir plus...