Dimanche 06 Juillet 2025
taille du texte
   
Lundi, 27 Décembre 2010 15:54

Côte d'Ivoire Le peuple reste sourd à l'appel de Ouattara

Beaucoup d'habitants sont allés travailler par nécessité. Les ports d'Abidjan et de San Pedro, par lesquels transite l'essentiel des exportations de cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, fonctionnaient normalement dans la matinée. Dans le quartier d'affaires du Plateau à Abidjan, boutiques et bureaux ont ouvert leurs portes. Malgré les pressions internationales et les menaces d'intervention brandies par les pays de la région, la situation reste totalement bloquée près d'un mois après le second tour de

l'élection présidentielle du 28 novembre.

Le scrutin, censé permettre au pays de surmonter les effets de la guerre civile de 2002-2003, a tourné au bras de fer entre les deux camps rivaux. Le président sortant Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel dirigé par l'un de ses proches, refuse de laisser sa place à Alassane Ouattara, président légitime aux yeux de la communauté internationale.

Gbagbo dénonce un complot

Dans deux interviews publiées lundi par Le Figaro et Le Monde, Laurent Gbagbo estime qu'il est victime d'un «complot» de la France et des États-Unis, même si la victoire d'Alassane Ouattara a été entérinée par les Nations unies et que la plupart des pays africains lui demandent de laisser la place. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a menacé le camp Gbagbo d'un recours à la force, compte envoyer mardi les présidents du Bénin, de la Sierra Leone et du Cap Vert en Côte d'Ivoire comme émissaires chargés de remettre un ultimatum au président sortant.
«Je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille», répond Laurent Gbagbo dans son entretien accordé au Figaro.

«Ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu'une élection s'est mal passée», ajoute-t-il. Interrogé sur une éventuelle action militaire internationale, le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a déclaré qu'il revenait aux Nations unies ou aux organisations africaines de le décider et non à la France, qui compte 900 soldats sur place pour protéger les quelque 15 000 expatriés français.

Paris reste vigilant car la situation peut déraper, a-t-il ajouté. L'Union africaine a salué l'initiative de la Cédéao en disant espérer une solution pacifique. Les États-Unis et l'Union européenne ont imposé des restrictions aux déplacements de Gbagbo et de son entourage. De leur côté, la Banque mondiale et la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) l'ont privé d'accès aux fonds qu'elles détiennent, ce qui pourrait l'empêcher à court terme de payer les forces militaires.

L'essentiel Online/AFP

Authors: L'essentiel

pour en savoir plus...

Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
French (Fr)English (United Kingdom)

Parmi nos clients

mobileporn