Cet homme «sort du bois, tire sur le livreur à travers la vitre du camion (de livraison) puis sur l'agent de la sécurité et repart dans le bois», selon une source proche de l'enquête qui affirme avoir visionné la vidéo de surveillance actuellement décortiquée par la police judiciaire messine. Interrogé, le parquet de Metz s'est refusé à tout commentaire à ce sujet.

Le livreur, employé de la société «Autobar», une firme de Colmar exploitant des distributeurs automatiques de boissons et de sandwiches, a été retrouvé dimanche vers 23h45, la tête à moitié arrachée, recroquevillé sur le siège du véhicule, rue de Bayonville dans le parc d'activités de Berlange, a-t-on précisé lundi de sources concordantes à Metz. Pietro Lancelotti, un père de famille âgé d'une trentaine d'années qui venait ré-approvisionner des distributeurs en boissons et les vider de leur recette, a été abattu à travers la vitre droite de son camion-frigorifique de marque Iveco, a précisé une source proche de l'enquête.

Un vigile de la société de gardiennage «Securiman» de Ban-Saint-Martin (Moselle), chargé de veiller sur les opérations, a été grièvement blessé de «deux décharges de gros plombs» reçues, la première en pleine face et la seconde dans une fesse alors qu'il était à l'extérieur de son véhicule de service, a indiqué son employeur. «C'est lui qui a prévenu son responsable des rondes», a-t-il précisé.

«Ils ne leur ont laissé aucune chance»

Les deux hommes ont été découverts, gisant dans leur sang, par une patrouille de la police municipale de Woippy arrivée sur les lieux quelques minutes seulement après que les coups de feu eurent été tirés. «Cela ressemble à un véritable guet-apens», a commenté la source proche de l'enquête. «Ils ne leur ont laissé aucune chance», a ajouté cette source. M. Lancelotti était marié et père de deux enfants. C'était la première fois qu'il effectuait la tournée du Grand-Est, a-t-on appris auprès de l'un de ses collègues à Colmar.

À 12h, le vigile, Hervé Corps, 45 ans, était toujours opéré de la mâchoire à l'hôpital Bon Secours de Metz. Ses jours ne seraient pas en danger, selon une source médicale.

Entre 20 et 30 000 euros

Une information judiciaire a été ouverte dans la matinée pour «assassinat» et «tentative d'assassinat» par le procureur de Metz, qui s'est refusé à toute déclaration sur l'affaire. L'enquête a été confiée au service régional de police judiciaire qui devra notamment déterminer si le ou les agresseurs ont pu s'emparer de la recette collectée au cours de la nuit, et qui se serait montée entre 20 et 30 000 euros.

Le député-maire maire de Woippy, François Grosdidier, s'est dit «atterré par cette sauvagerie pour quelques pièces». «L'agression a eu lieu dans une zone déserte le week-end, il fallait savoir que quelqu'un viendrait», a-t-il notamment déclaré.

(L'essentiel Online/AFP)