
Traditionnellement objet de consensus, la diplomatie est devenue en France l'enjeu de tous les débats politiciens. De l'opposition de gauche au parti de droite au pouvoir, beaucoup réclament un changement de cap.
«Aujourd'hui, il est clair que la diplomatie française n'existe plus», a tranché hier la première secrétaire du parti socialiste, Martine Aubry. La veille, Bernard Debré, député du parti présidentiel UMP, avait réclamé «un remaniement pour la dernière ligne droite» avant la présidentielle de 2012. De fait, les diplomates semblent naviguer à vue, refusant d'être des boucs émissaires, certains exposent dans la presse leurs critiques et, plus grave, la France donne l'impression de manquer le train des changements dans le monde arabe. «Amateurisme», «impulsivité»...
En accusant le président Sarkozy et son entourage d'être responsables de multiples «déboires» en Tunisie, en Égypte ou au Mexique, plusieurs diplomates anonymes ont traduit dans une tribune publiée mardi par «Le Monde» un malaise palpable. Sur la scène internationale, la crise de confiance, qui s'accompagne d'une crédibilité en net fléchissement, survient au plus mauvais moment, alors que la France est à la fois présidente du groupe du G8 et du G20.
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