C'est devant un bloc d'immeubles partiellement ravagé par les flammes que plusieurs groupes de badauds s'agglutinent, vendredi matin. Sous leurs yeux, une demi-douzaine de pompiers qui s'activent à l'intérieur des deux boutiques détruites jeudi soir. Bien que la majorité des 80 soldats du feu mobilisés soient partis vers 3h du matin, une reprise de feu a été signalée vers 6h30 ce vendredi.

«C'était une petite alerte, indique Guy Bernar, chef des pompiers de la ville d'Esch, présent vendredi matin sur les lieux. Mais ce qui s'est passé hier soir est un événement exceptionnel qui ne survient qu'une seule fois dans la vie d'un pompier.» En effet, la ligne de feu s'est propagée sur une quarantaine de mètres, obligeant les soldats du feu de la ville à faire appel à leurs collègues des communes environnantes.

Presque tous les habitants ont pu regagner leur appartement

«L'un des problèmes auquel nous avons été confronté, au-delà de l'incendie, a été le fait que ce sinistre est tombé en période de vacances, souligne le chef des pompiers d'Esch. Comme nos pompiers sont volontaires, nous avons été confrontés à un déficit de bras.» Allumé, selon les témoignages de vendeuses, avec «des morceaux de tissu», le sinistre s'est rapidement propagé du fait de la présence de nombreux vêtements au sein des magasins. «Les premiers policiers sur place ont tenté d'éteindre les flammes, mais le feu a vite pris de l'ampleur», précise Guy Bernar.

Vendredi matin, la principale inquiétude résidait dans la toiture du magasin mitoyen du Hema, totalement ravagé. Cette dernière menace en effet de s'effondrer. En ce qui concerne les habitants, seule une famille ne peut toujours pas regagner son logement. Une famille dont la femme est enceinte de huit mois. Tous les autres habitants évacués jeudi soir ont regagné leurs appartements. À noter que douze chambres leur avaient été réservées dans un hôtel pour passer la nuit et qu'aucune d'entre elles n'a été occupée. Le principal suspect, interpellé jeudi soir, est toujours en cours d'audition par le juge d'instruction. Selon le Parquet, joint par L'essentiel Online, ce Luxembourgeois né en 1949, devrait «a priori être inculpé pour incendie volontaire».

Jean-Michel Hennebert avec Sarah Brock/L'essentiel Online