
Samedi soir, Stromae avait à cœur de montrer qu'il était plus qu'un artiste de studio. Le Belge a réussi à transporter le public dans un univers parallèle pendant plus d'une heure. Dès l'entrée en scène, l'électro endiablée de «Bienvenue chez moi» annonçait le ton du concert: un son futuriste et dancefloor, faisant la part belle à l'émotion.
Le talent du jeune homme, c'est de faire danser tout en apportant une dose de sensibilité. À croire que ce gamin de 25 ans est né pour faire partie des grands. Le texte poignant de «Dodo» a ainsi donné des frissons au public alors que «Silence» sonnait comme un voyage dans le futur.
La mise en scène, quant à elle, était tout simplement exceptionnelle.
Accompagné de deux musiciens accoutrés façon Dupond et Dupont (chapeau melon et costume), chaque titre s'inscrivait comme un nouveau chapitre du show. De grands panneaux disposés en fond diffusant un festival d'art graphique, et transformant chaque morceau en un clip en trois dimensions. Bluffant!
Subtilement, Stromae a fait monter l'ambiance, en donnant quelques petites leçons de production, avant de lancer son tube «Alors on danse».
Oui, le Bruxellois représente la nouvelle génération. Mais quand sa voix pleine de souffrance a résonné sur «Te Quiero», quand il s'est présenté droit, collé au micro pour une seconde interprétation (orchestrale) de son hit, c'est bien le grand Brel que l'on a cru reconnaître... cinquante ans plus tard.
Thomas Holzer
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