
Au moment de l’accord entre syndicats, patronat et gouvernement, en septembre dernier, il a été décidé de bloquer l’indexation des salaires jusqu’en octobre. Et en aucun cas avant. Mais c’était alors sans compter l’accélération de la hausse des prix. Notamment ceux des produits pétroliers (+8,2%), de l’eau (+8,4% pour la distribution et +15,5% pour la reprise des eaux usées) et de la santé (+10,5%).
«Entre juillet 2010, la dernière indexation et janvier 2011, les prix ont ainsi globalement déjà augmenté de 1,7%», souligne Jérôme Hury, du Statec. Et d’indiquer que, dans un contexte ordinaire, le mécanisme d’indexation aurait donc pu se mettre en place pour ce deuxième trimestre 2011. L’index étant enclenché quand les prix augmentent de 2,5% sur six mois.
Record battu à la pompe?
À défaut d’une révision de l’index, les salariés devront donc supporter certainement une augmentation des prix bien supérieure à 2,5% d’ici octobre prochain. Les perspectives sont même plus sombres au vu des turbulences qui agitent la Libye et font grimper le prix du baril. La Belgique dont est dépendant le Grand-Duché en matière d’approvisionnement en produits pétroliers importe certes peu de pétrole libyen et se tourne davantage vers la Russie. En revanche, les troubles font grimper le prix du brut à la bourse de Rotterdam, référence du gouvernement luxembourgeois pour augmenter les prix à la pompe.
Depuis juillet 2010 et la dernière tranche indiciaire, le prix du gazole a ainsi augmenté de 14% et l’essence de 6%. «Si les troubles se terminent, le marché va se calmer», espère Jean-Paul Schmit, président du Groupement pétrolier luxembourgeois. «Dans le cas contraire, nous allons subir de nouvelles augmentations». Certains en Europe parlent déjà des prix record de l’été 2008. Au Luxembourg, le litre de gazole atteignait alors 1,29 euro, celui du Super 95 1,32 euro, contre 1,36 euro pour le Super 98.
Marion Chevrier avec Kerstin Smirr/ L'essentiel Online
Authors: