
«Je n'aime pas du tout parler français, déclare cette Luxembourgeoise de 14 ans. Je ne me sens pas à l'aise». Elle n'est pas la seule dans le cas. 4000 lycéens ont été questionnés sur l’identité luxembourgeoise, la perception de la société multiculturelle et l’usage de la langue française lors de l'étude «Mankind on the move» du Centre de documentation et d’animations Interkulturelles (IKL).
«Maintenant que les résultats se trouvent sur la table, il ne faut pas les regretter, il faut voir la réalité en face, même si elle n’est pas toujours réjouissante», souligne Claude Gengler, professeur à l'Université Paul-Verlaine de Metz.
L'une des constatations est que pour les jeunes Luxembourgeois parler le français est souvent vu comme une contrainte, constate Antónia Ganeto, responsable IKL. Sur une échelle de «-2» à «2», les Luxembourgeois ont une affinité de -0,29 avec le français.
«Les jeunes d’ici ont appris le français à l’école, mais souvent sont réticents à le parler car ils le dominent moins et ont honte de faire des fautes», tente d'expliquer Fabienne Schneider. C'est pourtant la même catégorie de jeunes en difficulté avec la langue de Molière qui pensent aussi que les étrangers prennent les emplois aux Luxembourgeois…
Séverine Goffin
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