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Thursday, 10 March 2011 15:27

Génétique Le pénis de l'homme a lui aussi évolué

Comment l'homme a-t-il acquis des caractéristiques spécifiquement humaines au cours de évolution en perdant des séquences d'ADN qui servent à contrôler l'expression de gènes proches? C'est ce qu'ont cherché à décrire Gill Bejerano (Faculté de médecine de Université de Stanford, États-Unis) et son équipe.

«La morphologie simplifiée du pénis» chez l'homme aurait favorisé «des stratégies monogames de reproduction chez les primates», relèvent les chercheurs dans la revue scientifique britannique Nature. L'absence sur le gland des excroissances à base de kératine que l'on trouve chez beaucoup d'autres mammifères réduit la sensibilité tactile du pénis, et pourrait augmenter la durée du rapport sexuel chez l'homme par rapport à d'autres espèces, expliquent-ils.

Quels gènes ont disparu entièrement chez l'homme?

La séquence d'ADN perdue par l'homme jouait également un rôle dans le développement de vibrisses (poils, moustaches du chat) sensorielles chez de nombreux mammifères. Une autre région d'ADN disparue chez l'homme se trouvait à proximité d'un gène (dit suppresseur de tumeur) empêchant la croissance des neurones dans une région particulière du cerveau. Ce gène ne peut plus s'exprimer (produire la molécule prévue), ce qui a pu contribuer au développement d'un plus grand cerveau chez l'homme.

«Plutôt que de rechercher des différences spécifiques entre espèces sur des gènes spécifiques et des régions du génomes qui existent chez l'homme, nous nous sommes demandés: existe-t-il des éléments génétiques fonctionnels, conservés chez le chimpanzé qui manquent complètement chez l'homme», explique Gill Bejerano dans un communiqué.

Modifications génétiques intervenues il y a 500 000 ans

Son équipe a identifié 510 séquences d'ADN absentes chez l'homme mais largement conservées chez le chimpanzés et d'autres espèces. Il s'agit essentiellement d'ADN dit «non-codant», c'est-à-dire ne fournissant pas le programme de synthèse d'une protéine. Cet ADN perdu servait à contrôler l'expression de gènes proches impliqués dans les signaux hormonaux ou les fonctions du cerveau.

Perdre de petites séquences régulatrices, plutôt que les gènes qu'elles contrôlent, peut entraîner des changements plus subtils. «La plupart, mais pas la totalité, de ces régions sont également absentes du génome de Néanderthal, ce qui indique que ces délétions (suppressions d'ADN) ont eu lieu il y a plus de 500 000 ans», précise David Kingsley, co-auteur de l'étude.

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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