Article rédigé par Franck Dubois, éditeur des blogs Maîtrise du PC et Kezen.fr
Une étude sur les données inutiles stockées par les ordinateurs a été publiée récemment par Ragib Hasan, un chercheur en informatique à l’université d’Alabama aux États-Unis. Selon cette étude, ils semblerait que nos machines stockent beaucoup de données qui ne servent jamais. Du fait de ce stockage massif, résulte une diminution des performances des PC.
Sur un portable, objet de l’étude, 20% des fichiers stockés étaient des déchets, et ces fichiers occupaient près de 98% de l’espace disque utilisé. Sur un ordinateur de bureau, les chercheurs ont constaté 47,4% de déchets pour une occupation de 38,1% de l’espace disque utilisé. Sur un serveur, nous avions 57% de déchets pour une occupation de 99,5% de l’espace disque utilisé. Pour rappel l’espace disque utilisé est l’espace disque consommé par l’utilisateur.
De quoi sont composées les données déchets ?
Ce sont principalement des fichiers qui ne sont utilisés qu’une seule fois et qui ne sont pas supprimés après leur utilisation, ou encore des fichiers installés mais qui ne sont jamais utilisés.
Comment sont créées les données inutiles ?
Elles peuvent être créées par :
- le système d’exploitation comme Windows 7 par exemple, sous forme de fichiers temporaires qui n’en ont que le nom. En effet, même s’ils ne sont utilisés qu’une seule fois, le système d’exploitation ne les supprime pas systématiquement;
- le fait de certains éditeurs de logiciels qui créent, eux aussi, des fichiers temporaires utilisés uniquement lors de l’installation de leur produit et qu’ils ne suppriment pas une fois l’installation terminées;
- l’absence de tri, avant l’installation d’un logiciel, des fichiers réellement utiles à l’utilisateur comme par exemple stocker les documentations ou les fichiers d’aide en plusieurs langues alors qu’une seule langue, celle de l’utilisateur, est utile.
En bref, c’est une série de pratique qui, encore aujourd’hui, pollue nos disques durs.
Comment lutter contre cet encrassement ?
Aujourd’hui, la solution pour un PC personnel est d’utiliser des logiciels qui font le travail de nettoyage régulièrement : au démarrage ou à l’extinction du PC. Deux logiciels, à ma connaissance, permettent de le faire : Gladys ou encore CCleaner. Cependant ces solutions ne sont pas faites pour être utilisées sur de gros serveurs. Par ailleurs, dans le cas d’un stockage à mémoire flash les nombre de cycles de lecture/réécriture reste limité. Cette limite à l’échelle d’une utilisation personnelle reste suffisante. A l’échelle de serveurs, cette limite serait caduque et engendrerait des coûts énormes. Enfin il est toujours possible d’augmenter la capacité de stockage en ajoutant des disques durs.
Dans le futur ?
Au même titre qu’il existe des ramasses miettes dans certains langages de programmation pour libérer de la mémoire inutilisée, le système d’exploitation devrait intégrer ce type de mécanismes pour l’espace de stockage, de manière transparente pour l’utilisateur. Ensuite, beaucoup plus en amont, ce sont les méthodes de conception logiciel qui seraient à revoir pour prendre en compte cette problématique
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