Les constructeurs de tablettes devront s’y faire, qu’ils s’appellent Motorola, Samsung ou RIM : la folie du jour de lancement n’est pas pour eux, et semble définitivement réservée à l’iPad[1]. Pas de queues devant les magasins, pas d’anecdotes croustillantes, bref, business as usual…
Cela étant, chez RIM on ne doit cependant pas être mécontent de son petit effet, car selon les premières estimations des analystes, le fabricant des BlackBerry aurait écoulé entre 45.000 et 50.000 exemplaires de sa tablette multimédia PlayBook. On est bien sûr loin des 500.000 iPad 2 vendus en un week-end, mais je crois qu’il faut cesser de comparer ce qui ne l’est définitivement pas.
En revanche, ces chiffres sont à comparer avec ceux du lancement du Samsung Galaxy Tab et du Motorola Xoom, qui selon Peter Misek, analyste chez Jeffries, furent inférieurs à ceux du PlayBook.
Les critiques, plutôt enthousiastes lors des premières présentations du BlackBerry PlayBook, notamment lors du Mobile World Congress, sont depuis quelque peu mitigées, notamment en raison des limitations du PlayBook, dont certains n’hésitent pas à dire qu’il a été lancé prématurément par rapport à son niveau de finition. Le PlayBook n’est notamment pas complètement autonome puisque pour fonctionner pleinement, il doit être relié à un smartphone BlackBerry, sur lequel il va chercher les fonction d’agenda et de mail qui ne figurent pas dans ses fonctions embarquées.
Lancement prématuré ?
D’autre part, il semblerait justement que ce couplage nommé BlackBerry Bridge ne fonctionne – pour le moment – pas très bien avec les BlackBerry de l’opérateur américain AT&T chez qui la fonction modem est inopérante.
De plus, la question de l’écosystème est de nouveau posée : avec un nombre d’applications disponibles très limité (quelques dizaines tout au plus) le PlayBook n’est pour le moment pas très attractif malgré ses indéniables qualités (multitâche, compatibilité avec Flash…).
Des défauts « de jeunesse » ? Pour BlackBerry Bridge, pas vraiment : ce couplage avec un BlackBerry est prévu depuis le début et fait même partie des caractéristiques particulières du PlayBook, notamment en ce qui concerne la sécurité des données : rien de sensible ne reste sur cette machine, une fois celle-ci déconnectée de son smartphone. Gageons cependant que les évolutions arriveront rapidement, d’autant que la grande conférence annuelle BlackBerry se tient dans deux semaines à Orlando.
[1]ce qui d’ailleurs tendrait à confirmer ce que je pense depuis quelque temps (en mettant de côté la fanboymania qui se déclenche à chaque battement de cil de Steve Jobs) : les gens ne veulent pas une tablette, ils veulent un iPad.
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