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Mercredi, 19 Octobre 2011 16:00

Le nouvel objectif de Facebook ? Les moins de 13 ans

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Aujourd’hui, Facebook est (en théorie) interdit aux moins de 13 ans. En théorie car un moins de 13 ans n’a pas le droit de s’y inscrire, mais rien ne l’empêche de fournir une fausse date de naissance. Une étude récente de Consumer Reports révèle d’ailleurs que plus de 7 millions d’enfants de 12 ans ou moins sont déjà sur Facebook. Plusieurs signes montrent que Mark Zuckerberg veut aller encore plus loin.

Cette interdiction ne vient pas de Facebook, c’est une loi fédérale américaine qui interdit de recueillir des données personnelles d’enfants de moins de 13 ans, sans l’accord de leurs parents.

Le nouvel objectif de Facebook ? Les moins de 13 ans

Mauvaise loi pour Mark Zuckerberg

Le fondateur de Facebook s’est clairement exprimé contre cette loi de 98 (Children’s Online Privacy Protection Act) et a lancé un appel public (conférence Newschools en Californie) pour la remettre en cause, allant jusqu’à tripler son budget de lobbying et à faire appel à d’anciens collaborateurs de Bush et Obama pour appuyer sa démarche.

Un million d’enfants touchés

D’après le Consumer Reports, un million d’enfants ont été exposés à des situations d’intimidation ou de harcèlement l’an dernier sur le site. De son côté, Facebook souhaite autoriser l’accès aux plus jeunes pour étendre sa domination sur le secteur. Plus les membres sont jeunes, plus il est facile de les capter et de les fidéliser pour relever les prochains défis et les évolutions du Social Media. Pouvoir les faire rentrer plus tôt va permettre de les habituer plus facilement à parager.

Le partage, nouvelle source de cash

On l’a vu avec les dernières innovations annoncées fin septembre. Facebook construit son avenir et ses profits futurs sur le partage. Maintenant, en plus de « like », on peut « watch », « listen »… En intégrant Spotify, tout le monde pourra savoir ce qu’on écoute sans avoir à cliquer sur aucun bouton de partage. Facebook se défend en argumentant que maintenant il est plus facile de voir quels sont nos paramètres de confidentialité. Mais, Facebook (comme LinkedIn par exemple) refuse de modifier les paramètres par défaut vers davantage de protection de la vie privée. Par défaut, tout est ouvert à tout le monde. L’impact sur la dernière ligne du bilan s’en trouverait certainement trop affectée.

Paramètres de confidentialité

Sur les réseaux sociaux d’une manière générale, plus on a de relations, plus on partage. Et donc plus la pub (l’essentiel des ressources) peut être ciblée et vendue chère aux annonceurs. Zuckerberg l’a reconnu dans une interview: « le site vous aide à partager. Plus vous le faites, plus vous êtes engagés. Plus vous partagez, plus le système fonctionne bien ». Facebook fait cependant une distinction entre ados et adultes. Pour les ados, les infos publiques par défaut sont limitées au nom au réseau et à la photo. Les posts, eux, sont limités aux amis et aux amis d’amis. Ces paramètres de confidentialité sont clés, puisque la plupart des gens ne les changent pas. Quand je fais des conférences auprès d’entrepreneurs, de cadres ou de dirigeants, très peu savent où et comment ces paramètres peuvent être ajustés. Une étude récente de l’Université de Columbia indique que 94% des étudiants partagent des infos sur Facebook qu’ils n’avaient pas l’intention de rendre publiques.

Davantage de protection si cela n’impacte pas les résultats

Cependant, Facebook a quand même mis en place des actions de protection des plus jeunes: détection de pornographie infantile, Alerte Enlèvement, mise en place d’une adresse mail spéciale d’alerte de directeurs d’écoles en cas d’intimidation, menace ou bagarre. Ce sont de bonnes actions, qui n’ont aucun impact sur la prospérité future de l’entreprise, alors que faire évoluer les paramètres de confidentialité pour les plus jeunes en aurait.

Soutien des ONG

Plusieurs ONG ont relayé et appuyé l’appel de Marz Zuckerberg (ConnectSafely ou Family Online Safety Institute (FOSI) par exemple), estimant qu »étant donné qu’il y a déjà des millions d’enfants sur Facebook, en dépit des lois existantes, il vaudrait mieux le légaliser en espérant qu’ensuite Facebook renforce les systèmes de protections des données personnelles. FOSI est indépendant mais a reçu de Facebook et de divers sponsors 30 000$ de subventions. Dans le même temps, Common Sense Media, une association de protection pour les enfants en ligne a quitté le conseil de Facebook en charge de sujet suite à l’agravation de la protection des plus jeunes au fil du temps chez Facebook.

Unanimité au Congrès

Le principal obstacle pour Facebook risque de venir du Congrès ou le projet de loi Do Not Track Kids semble faire l’unanimité entre Républicains et Démocrates. Il interdirait tout simplement tout site Internet d’utiliser les données des plus jeunes pour leur proposer des publicités ciblées avant 17 ans.

(image :  ‘Vintage Postcard ~ Babies‘ Flickr Creative Commons)

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