
Pour tenter de mettre fin à la répression sanglante, le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont convenu de poursuivre la planification de "toute la gamme" d'actions possibles, dont l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne. Affichant désormais ouvertement leur soutien à l' insurrection, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont rencontré des représentants du Conseil national de transition mis en place par la rébellion à Benghazi, épicentre de l'insurrection (1 000 de km à l'est de Tripoli).
Alors que les violences prennent des allures de guerre civile dans ce pays pétrolier, le marché redoute une crise prolongée qui affecterait les approvisionnements mondiaux et imposerait un recours aux stocks stratégiques de brut, ce qui catapulterait le baril à plus de 200 dollars. M. Kadhafi, qui a juré de mater dans le sang la rébellion débutée le 15 février, a mis en garde contre toute ingérence de l'Occident dans son pays lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre grec Georges Papandréou.
Bombardement de Ras Lanouf
L'aviation a bombardé la ville pétrolière de Ras Lanouf, base la plus avancée de l'opposition dans l'Est, faisant un blessé et touchant un immeuble. La banlieue ouest du port, à environ 300 km au sud-ouest de Benghazi, a été pilonnée et trois personnes ont été blessées, les rebelles parlant d'un déluge de feu. A l'ouest de Tripoli, l'opposition contrôlait Zenten mais la ville était encerclée, selon un témoin français. Les forces loyalistes ont lancé parallèlement un assaut sur Zawiyah, le bastion des insurgés le plus proche de la capitale, selon un ancien responsable libyen qui a fait défection, Mourad Hemayma.
"Kadhafi veut prendre (Zawiyah) avant mercredi. La communauté internationale doit agir", a-t-il affirmé, joint au téléphone au Caire. Il a indiqué que des membres de sa famille avaient été tués dans la ville (40 km de Tripoli), assiégée par des chars. Face à l'escalade des combats qui ont fait plusieurs centaines de morts depuis le début de la révolte, les Occidentaux se concertent jeudi et vendredi à Bruxelles au sein de l'Otan et de l'UE, pour tenter d'aider l'opposition sans enfreindre le droit international ni déstabiliser la région.
Appel à une zone d'exclusion
Paris et Londres préparent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne mais son adoption semble se heurter aux réticences de Moscou et Pékin. La Ligue arabe a prévu, elle aussi, une réunion de crise samedi pour évoquer la zone d'exclusion, après l'accord des monarchies arabes du Golfe et de l'Organisation de la conférence islamique pour sa mise en place.
L'opposition a entretemps rejeté toute négociation avec le régime exigeant que le leader libyen quitte le pays et promettant le cas échéant de ne pas engager de poursuites contre lui. La télévision officielle libyenne a de son côté jugé "impensable" que M. Kadhafi "puisse prendre contact avec des agents ayant fait appel aux étrangers contre leur propre pays".
(L'essentiel Online/AFP)
Authors: