
La traditionnelle "Marche russe" des nationalistes radicaux "a réuni le 4 novembre 2010 un nombre record de participants", 5 500 personnes, et "s'est déroulée" dans 30 villes russes avant un rassemblement raciste en décembre place du Manège, à deux pas du Kremlin, rappelle le rapport de l'ONG spécialisée Sova sur le nationalisme radical en Russie.
"Il est évident que le nombre des sympathisants des groupes d'extrême droite connus et inconnus a augmenté en un an", selon le texte. Face au phénomène, "les autorités réagissent de manière incohérente et ont l'air confus", ajoute le texte. Alexandre Verkhovski, l'un des auteurs du rapport, a notamment critiqué l'attitude du Premier ministre Vladimir Poutine, qui s'est rendu sur la tombe d'un supporteur de football russe tué par des Caucasiens, mais n'a jamais rendu hommage aux ressortissant d'Asie centrale, qui sont les principales victimes d'attaques racistes.
Organisation «horizontale» difficile à cerner
Selon Sova, 37 personnes ont été tuées dans les attaques racistes en 2010 contre 84 en 2009. L'action de la police n'a eu qu'un "un effet à court terme" et "le nombre des attaques (à caractère raciste) ne diminue pas", déplore M. Verkhovski au cours d'une conférence de presse. "Il y a quelques années, il était plus facile de lutter contre eux, aujourd'hui il est beaucoup plus difficile de les trouver", a-t-il souligné. "Les groupes de droite radicale sont de mieux en mieux armés et agissent de manière plus efficace que les groupes criminels", selon M. Verkhovski.
Sous la pression des autorités, "les jeunes ont cessé de se réunir autour des leaders et des structures horizontales clandestines se sont formées". Les appels à manifester sont diffusés dans les réseaux sociaux et "il est impossible de repérer les organisateurs" des manifestations, selon M. Verkhovski.
(L'essentiel Online/AFP)
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